« Vous êtes donc ben chanceux ! », on l’entend souvent cette phrase. Chaque fois, je me passe la réflexion…ce n’est pas vraiment de la chance. Réaliser ce voyage d’un an autour du monde se paie et c’est un choix personnel.
En fait, Jeff et moi avons fait ce choix de vie en 2011 lors de notre premier tour du monde. À ce moment-là, nous avions tellement adoré l’expérience que nous avions pris la décision de la répéter dix ans plus tard (2011 + 10 ans= 2021= COVID-19!). Dès notre retour, nous avons calculé nos coûts et avons planifié nos économies avec un horizon de 10 ans. Chaque mois depuis 10 ans, nous transférons un montant qui au bout du compte devait représenter la somme totale de notre projet ! Comme notre départ devait avoir lieu en pleine pandémie, nous avons repoussé notre voyage d’un an, c’est-à-dire en 2022-2023. Ainsi, nous avons placé des sous pendant 11 ans! Heureusement, car l’inflation étant ce qu’elle est ces dernières années, nous avions sous-estimé les dépenses à venir.
D’abord, sachez que le montant planifié s’appuie sur les prémisses suivantes :
- budget de voyage : limité à moyen (peu de restaurants, auberges simples, transports en commun le plus souvent possible);
- destinations abordables;
- besoin de prendre l’avion plusieurs fois, mais à des dates flexibles;
- trois voyageurs pendant 11 mois;
- aucune carte SIM en voyage, seulement du WIFI;
- nouvelle carte de crédit HSBC, spécialement pour les voyageurs, avec aucun frais de transaction/conversion lors d’un retrait au guichet;
- location de notre maison et aucun paiement récurrent pendant notre absence (paiement de voiture, paiement de téléphone, etc.).
Avant de partir, au moment de choisir notre itinéraire, Jeff et moi avons passé plusieurs heures devant un chiffrier EXCEL à estimer le coût de chaque destination en fonction des prévisions annoncées sur le site Web Lonely Planet et du nombre de jours que nous anticipions passer dans chacun des pays. Nous tentions de choisir des moments de l’année moins touristiques en basses ou moyennes saisons. Visiter le Népal en janvier n’est pas commun !
Depuis les débuts de notre périple, nous sommes vigilants à toutes les dépenses que nous effectuons. On se pose constamment ce genre de questions :
- est-ce qu’on mange au restaurant ou à la maison ?
- est-ce qu’on fait cette activité ou non ?
- est-ce qu’on prend l’avion ou l’autobus (au Népal, c’était 45 minutes de vol versus 12 heures de route)
- est-ce que j’achète des souvenirs ou non ?
- (au restaurant) est-ce que je me commande un verre de vin ou pas ?
Souvent, je me suis sentie déchirée, mais je me rappelais qu’il fallait demeurer prudente en pensant à long terme. Parfois, ils nous est arrivé de nous sentir « cheap », surtout quand nous devions choisir un restaurant avec nos amis du Québec venus nous voir 2 ou 3 semaines. À la fin de chaque pays visité, Jeff et moi faisons nos comptes et validons nos prévisions budgétaires initiales. Nous nous assurons d’être au-dessus ou équivalents au solde prévu à ce stade.
Pourquoi aborder ce thème aujourd’hui? Parce que nous avons eu une décision financière à prendre la semaine passée. Lorsque nous sommes arrivés en Cappadoce, nous désirions voler en Montgolfière. C’était avant de connaître le prix… Après avoir magasiné et comparé les tarifs de quelques agences, nous avons constaté qu’il en coûterait 275$ par personne ! Ouch, ça fait mal au budget ! « Que faisons-nous ? Ça dure seulement une heure…Nous sommes quatre! Ça n’a pas d’allure ! » Jeff et moi étions sous le choc et véritablement indécis. Qu’auriez-vous décidé à notre place ? En fin de compte, nous avons opté pour le faire et nous ne le regrettons pas ! Notre choix s’est basé sur cet argumentaire : « c’est une fois dans notre vie et nous sommes là! Plus tard, il nous restera assurément des souvenirs mémorables de ce rêve réalisé! » Cependant, ce raisonnement n’est pas toujours justifiable et « rentable » 😉.
En terminant, et pour satisfaire votre curiosité, des 75 000$ prévus pour notre année, il nous reste encore suffisamment d’argent pour terminer notre voyage sans tomber en déficit. Je suis fière de nos aptitudes en comptabilité, de notre prévoyance et de nos choix prudents/intelligents ! Et non, ce n’est pas de la chance !